Sur le pont de bonne heure ce matin, malgré la sympathique soirée déguisée d'hier car aujourd'hui nous nous rendons en car puis en petit bateau à moteur visiter le temple de Philaé.
L'empereur Théodose II avait décrété, en 426 de notre ère, que la civilisation grecque était impie et avait donné l’ordre de détruire tous leurs temples. En Égypte, ils décidèrent de transformer les temples en églises. Ainsi, on retrouve gravé des croix copte.
Après la construction par les Britanniques, en 1894, du premier barrage d’Assouan, les temples de Philaé furent en partie immergés par le Nil dix mois sur douze
« La noyade de Philæ vient, comme on sait, d'augmenter de soixante-quinze millions de livres le rendement annuel des terres environnantes. Encouragés par ce succès, les Britanniques vont, l'année prochaine, élever encore de six mètres le barrage du Nil ; du coup, le sanctuaire d'Isis aura complètement plongé, la plupart des temples antiques de la Nubie seront aussi dans l'eau, et des fièvres infecteront le pays. Mais cela permettra de faire de si productives plantations de coton !… »
— Pierre Loti, La mort de Philæ, p. 223.
Pendant soixante-dix ans donc, la visite du temple de Philaé en barque était un spectacle où le pittoresque s’alliait à la beauté.
En 1979, on commença à construire le second barrage, un travail représentant une masse de quarante-trois millions de mètres cubes de matériaux, projet constituant une menace pour Philaé.
Alors se posait toujours la question : comment sauver Philaé ? Une solution finit par s’imposer : démonter le temple et le transporter sur l’îlot Aguilkya, trois cents mètres en aval, que les eaux du Nil ne recouvrent jamais.
La gigantesque opération fut menée sous les auspices du ministère de la Culture égyptien, des services d’archéologie du Caire ainsi que de l’Unesco, Mme Christiane Desroches Noblecourt étant la cheville ouvrière de tous les sauvetages.
En premier lieu, il a fallu construire autour de Philaé deux parois métalliques de dix-sept mètres de haut et distantes de douze mètres constituées de 850 rideaux d’acier pesant 1 276 tonnes qui, une fois remplies de 200 000 m³ de sable, formeraient une protection efficace contre la pression de l’eau environnante. Ensuite l’eau qui se trouvait à l’intérieur de l’enceinte a été pompée et rejetée dans le lac. L’île asséchée, la vase enlevée, commença l’enregistrement. Le moyen consiste à employer des paires d’appareils photographiques de très haute précision afin de donner des photographies stéréoscopiques (tridimensionnelles) de chaque monument que l’on peut ensuite reproduire à l’aide d’un appareil particulier à la photogrammétrie, permettant de tracer une ligne continue de toutes les constructions sur la surface du monument ; le dessin de contour résultant de cette opération est alors tellement précis qu’il donne l’indice de guide nécessaire pour la reconstruction du monument dans son aspect primitif.
Le cadastre photogrammétrique du temple de Philaé fut effectué par l’IGN qui a exécuté approximativement six cents enregistrements photogrammétriques représentant environ 95% de toutes les surfaces des temples.
Les temples ont ensuite été découpés en blocs et extraits du site à l’aide de barges qui ont emmené les morceaux pour les mettre à l’abri, le temps de les reconstruire sur leur nouveau site d’accueil : l’île d’Aguilkia, 300 mètres plus au nord. L’île a été arasée de trente mètres et remodelée afin de lui donner l’aspect de l’île de Philaé originale, celle d’un oiseau nageant sur le Nil. Le transport des temples commença le 9 septembre 1974 et s’acheva deux années plus tard.
Le gouvernement égyptien, qui avait déjà contribué pour plus de moitié aux frais nécessaires pour sauver les deux temples d’Abou Simbel, envisagea la question de fournir les montants requis. Vingt-trois états ont cotisé à la caisse de l’Unesco ; à ces subsides sont venus s’ajouter les revenus des expositions des trésors égyptiens qui ont sillonné le monde. Le total de toutes ces participations a atteint un montant de plus de 15 millions de dollars.
sources: Wikipédia
Il y a sans doute un petit problème dans la reconstruction du temple les piliers ne sont pas alignés les uns en face des autres comme dans les autres temples (voir photos)
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